Drulan n'a pas toujours été un homme marié au service de Maharbal Targon. Il fût autrefois un jeune homme vivant dans un peuple du Rhovanion, oh non pas un grand peuple, il ne vient pas non plus d'une famille immensément riche. Mais on lui apprit jeune à devoir se défendre : car le temps de la guerre semblait revenir. Son peuple avait toujours cette crainte, que la guerre reprenne sans qu'ils n'y soient préparés mentalement : alors ils décidèrent que tout homme en âge de combattre apprendrait à manier la lame.

Drulan excellait là dedans. Qu'on lui mette un faux dans les mains ou une épée. Etrangement, la mentalité de son peuple ne semblait lui convenir, comme une envie d'ailleurs, une envie d'être plus, de voir plus. Il n'avait pas de lien particuliers avec les elfes, il n'était pas un érudit non plus, on ne lui apprit pas à lire pas à écrire ni compter. Lorsqu'il ne travaillait pas avec ses lames il travaillait avec ses proches pour cultiver la terre et soigner les animaux, un homme qui aurait pu être proche de la terre... Mais cela ne lui avait jamais suffit.

C'est lorsque Thranduil, roi des elfes, fût tué par l'ennemi, il y a cinq ans de cela, qu'il prit la décision de fuir. Les gens ici étaient trop mou, indécis à son goût. Il voulait que les choses bougent mais son peuple ne semblait pas prêt à cela : lui, il l'était. Impulsif, certes, il prit ses armes et se décidait à passer à l'action : on lui avait parler des armées se regroupant, des armées d'hommes, sorte de résistance. Mais ça ne lui suffisait pas non plus. Ambitieux, il se dirigeait directement au Gondor à dos de cheval. Il y trouvait là une femme de moyenne classe - toujours mieux, pour lui, que ce qu'il était - et réussit à l'épouser, même à lui faire un enfant, c'était là sa manière fort particulière de s'implanter dans le Gondor, presque sûr que c'était là que tout se passerait. Il ne disait rien, était-il du côté de Namoth, était-il du côté des elfes et des nains, tout porter à croire qu'il servait Namoth.

C'est quelque mois après qu'il fit la rencontre qui lui fit prendre conscience de : pour qui dois-je me battre. Amateur de femmes, de boissons alcoolisés et de bons combats, délaissant femme et enfant, c'est alors qu'il rencontrait Ayzebel Cercina. Elle le charmait, pourtant bien consciente que cet homme était déjà pris et avait un enfant. Ils passèrent du temps ensemble sans pour autant qu'elle ne lui offre des faveurs particulières, s'amusant juste à lui faire croire que cela arriverait : il ne marchait pas dans son jeu, il courait.

Quelque jours après cette rencontre, il demandait au commandant de l'armée d'Harad d'entrer dans ses rangs comme soldat. Celui-ci lui riait au nez : "tu n'es pas d'Harad, tu n'as rien à faire dans mon armée". Il ne baissait pas les bras. Il demandait à nouveau. Mahabarl lui riait à nouveau au nez. Il lui demandait une troisième fois, Maharbal le mit au défi. Il remportait ce défi. Maharbal, surpris et presque impressionné par l'ambition du jeune homme, se décidait à l'accepter dans ses rangs, lui le jeune homme blanc du Rhovanion ayant épousé une femme du Gondor.

A ce jour, s'il est officiellement au service de Maharbal Targon, l'on peut dire que le jeune homme joue bien son jeu puisqu'il est secrètement du côté d'Ayzebel et s'est décidé à rejoindre son clan - chose qu'elle eut du mal à comprendre au départ étant donné les autres clans, mais elle acceptait tout de même.

Drulan a toujours été très ambitieux. Et ce qu'il désire maintenant est de se voir accorder quelque faveur d'Ayzebel. Il la sait charmeuse mais ne désespère pas pour autant. Il est de son côté et opère comme simple soldat dans l'armée de Maharbal, comme sous-marin. Il sait que cette mission est dangereuse mais il accepte malgré tout cette contrainte. Il faut dire qu'elle ne s'est jamais privé de lui faire croire qu'un jour elle pourrait être sienne, mettant de côté la femme de Drulan et son enfant qui par ailleurs ignorent les réelles intentions de Drulan. Drulan ne voit cependant pas qu'il est un pion dans l'échiquier géant de Cercina et que celle-ci se sert de lui pour parvenir à ses fins - et surtout, pour assurer ses arrières.

Maharbal n'est pas le genre d'homme à prendre à la légère et Drulan l'a vite compris. Il opère pourtant en sous-marin chez lui et sait que cette mission peut lui coûter sa vie, celle de sa femme et de son enfant. Il continue de feindre ses intentions. Maharbal se doute cependant que Drulan éprouve de l'affection pour Ayzebel, ce qui le pousse à lui demander parfois les tâches les plus ingrates.