Malgré sa jeunesse au sein du peuple des Maiar, Zadakod est une entité d'un grand âge si l'on en vient à le comparer aux Hommes, Nains et mêmes Elfes. Étant l'un des plus jeunes, si ce n'est le plus jeune, et ayant toujours été des plus particuliers, rares sont ceux à ne l'avoir prit ne serait-ce qu'une fois au sérieux. Pour de nombreuses personnes, il n'était qu'un des leurs, un peu idiot et un peu trop étrange pour s'y intéresser. C'est tout naturellement que rapidement, ce dernier se rapprocha de celui dont l'Histoire se souviendra comme de Radagast le Brun. Un homme tout aussi dérangé mais dont l'on reconnaissait aisément la sagesse. Chose que personne ne voulait voir chez le jeune énergumène. Pourtant, de la sagesse, derrière ses mots confus, notre ami en avait toujours disposé pour tous ceux qui voulaient bien l'entendre. Son mentor lui, l'avait d'ailleurs bien compris, tous deux servaient la même déesse et étaient choyés par elle. Celle-ci semblait d'ailleurs l'une des très rare à apprécier le plus jeune d'entre eux, allant même jusqu'à discuter avec lui, tout en demandant son avis sur telle ou telle chose. La reine de la Terre semblait avoir une facilité déconcertent pour comprendre son jeune suivant, chose qui étonnait grandement la foule.

Ce rapprochement avec Le Brun, lui permit entre autre, de découvrir une chose essentielle à la vie de tous Maiar qui se respecte, l'herbe à pipe. Celle-ci devint rapidement l'âme sœur de notre cher ami. L'amour de sa vie, tout simplement. Nombreux étaient ceux à abuser de cette herbe, particulièrement son mentor, mais Zadakod poussa le vice encore plus loin, rendant ses propos encore plus compliqué à interpréter. Étant sous l'effet permanent de cette merveille, sa démarche s'en trouva elle-même affectée, lui octroyant une façon de se mouvoir quelques peu désordonnée et un tantinet efféminée, ce qui ne fit que donner une bonne occasion à ses semblables pour le laisser encore plus de côté, trop étrange pour eux. Son attitude quant à elle devint bien plus étrange, ayant des réactions parfois pire qu'un humain ayant un peu trop abusé d'alcool fort. Et pourtant, cet étrange personnage finit par attirer l'attention d'un des siens, Olòrin qui, étrangement semblait voir quelque chose de caché au fond de lui. Quelque chose de grand. Quelque chose que personne d'autre n'avait perçu avant. Cet homme, que nombreux reconnaissaient sa grande sagesse lui confia qu'un jour, il pourrait très bien avoir besoin de lui. Ces quelques mots redonnèrent une grande confiance en ce jeune Maia, ne se préoccupant même plus du regard des autres.

Dès lors, il prit son enseignement avec bien plus de sérieux. Radagats lui enseigna tout ce qu'il avait à connaître sur la nature, ses habitants mais aussi ses habitats et ses végétaux. La chose le passionna grandement. D'un autre côté, il s'entraîna plus dur que personne au maniement des armes. Son arme de prédilection semblait être le sabre, qu'il préférait à une simple épée. Plus légère, plus fluide et plus aisée à manier. D'aucuns se moquèrent de ce choix, prétextant qu'une simple armure pouvait créer bien des problèmes à ce type d'arme, qui était principalement pensé pour trancher la chair. Chose à laquelle il répondait qu'un tout petit peu de magie pouvait rendre n'importe quelle arme plus tranchante qu'une simple épée. Ainsi, qu'importe l'armure, son sabre passerait. Ce fut là, la première fois qu'on reconnut le plus jeune d'entre eux, comme doué d'un certain bon sens et d'une forme quelconque d'intellect. Au combat, affublé de son bourdon en guise de bâton, l'homme se révéla être bien plus redoutable que ce dont quiconque put imaginer. Sa nonchalance, ses mouvements tous plus étranges les uns que les autres, mais aussi sa façon de se mouvoir impensable, faisait de lui un adversaire bien compliqué à combattre. Ça et ses commentaires tous plus étranges les uns que les autres.

C'est alors que vint le temps de Sauron, l'élu de Morgoth qui rependait les ténèbres en Terre du Milieu. Un conseil eut lieu pour envoyer plusieurs Maiar sur place, leur pouvoirs bridés par un corps de vieillard pour aider les Hommes, les Nains et les Elfes à combattre ce mal. Le premier d'entre eux fut Curunir, très vite talonné par Olòrin. Ce dernier proposa d'ailleurs le jeune Zadakod comme compagnon, prétextant qu'il avait bien plus à offrir que ce dont tout le monde pensait. Malheureusement et ce, malgré l'aide du troisième membre, Radagast, sa candidature finit par être rejetée. Déçu, le jeune Maia ne put que continuer à s'entraîner, observant de loin les avancements de ses confrères dans ce monde qu'il ne connaissait qu'à travers des récits et chants. Il ne pouvait qu'attendre sagement son heure, espérant que lors de la prochaine mission, il serait pris au sérieux.

Il lui fallut attendre plusieurs millénaires pour avoir de nouveau sa chance. Même si la vision de ses confrères n'avait guère changée, c'était cette fois-ci celui que l'on connaissait désormais sous le nom de Gandalf qui s'occupait de choisir les membres de cette épopée pour combattre le nouveau seigneur des Ténèbres. Contre toute attente, l'étrange personnage fut sélectionné par cet homme, aux côtés de celui qu'on nommerait désormais Gisil le Gris. Quant à lui, on le nomma Zadakod le Vert, en rapport à la déesse qu'il suivait, mais aussi à son jeune âge. Pour ce voyage, notre ami opta pour une apparence aussi étrange que son comportement, d'un homme dans la quarantaine. Dès lors, notre ami était le plus impatient du monde à faire ses preuves. Prouver aux autres que malgré sa consommation abusive d'herbes et ses comportements hors normes l'on pouvait compter sur lui. Mais surtout, plus que tout, il espérait ne pas décevoir tous ceux qui lui avaient fait confiance.